· 

L'après Angela Merkel : les élections fédérales allemandes

Dimanche 26 septembre, les Allemands ont voté pour élire leur futur gouvernement. Le SPD, d’Olaf Scholz est arrivé légèrement en tête. Il lui aura fallu deux mois pour créer une coalition avec les Verts et le FDP. 

 

Le bilan du mandat d’Angela Merkel

 

Après seize ans au pouvoir, le bilan d’Angela Merkel est contrasté. Pour autant sa popularité n’est pas à négliger car elle incarne une stabilité rassurante, d’où son surnom «Mutti». En effet, durant ses quatre mandats, elle a réussi à surmonter plusieurs crises comme la crise financière de 2008 ou encore la crise des réfugiés de 2015. Elle a permis à l’Allemagne de retrouver une place sur la scène internationale, notamment grâce à des réussites économiques. Cependant, la focalisation des gouvernements Merkel sur l’équilibre budgétaire a eu tendance à délaisser d’autres domaines comme les infrastructures de transport ou l’innovation numérique par exemple. 

 

Le fonctionnement des élections fédérales en Allemagne

 

L’Allemagne à voulu mettre en place un vote équilibré en associant le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel. Ainsi, les allemands votent deux fois. Ils votent dans un premier temps, dans leur circonscription, pour un candidat ou une candidate au Bundestag. Ce premier scrutin est uninominal majoritaire à un tour. Celui ou celle qui l'emporte obtient un siège au Parlement. Durant cette première phase, 299 députés sont élus. L'autre partie du Bundestag est désignée grâce au deuxième vote. Il s’agit dans ce cas, d’un scrutin proportionnel où les Allemands doivent choisir un parti politique. Les sièges restants sont affectés en fonction des pourcentages réalisés par chaque parti (à condition d'obtenir au moins 5% des voix). 

 

Le résultat des élections de 2021 

 

Le SPD (parti social-démocrate) a remporté les élections législatives avec 25,7% des voix. Cela marque bien la fin de l’ère Merkel puisque son parti, le CDU (parti conservateur) est arrivé derrière le SPD avec 24,1% des voix. Il s’agit du plus mauvais résultat de son histoire. Par ailleurs, les Verts arrivent juste après avec 14,8% et sont suivis par le FDP (parti libéral) qui a obtenu 11,5% des voix.

 

Une coalition novatrice

 

Le SPD, les Verts et le FDP ont présenté leur accord de coalition : « Oser plus de progrès - alliance pour la liberté, la justice et la durabilité », le 24 novembre. C’est la première fois qu’une coalition de trois partis va diriger l’Allemagne. Les trois partis ont réussi à se mettre d’accord : le poste de chancelier revient à Olaf Scholz. Tandis que le SPD investit la Défense, l’Intérieur, la Santé et le ministère de la Construction et du Logement. Par ailleurs, le FDP obtient les ministères des Finances, de la Justice, des Transports et celui de l’Éducation et de la Recherche. Enfin, les Verts obtiennent les Affaires étrangères et bien plus, puisque la coalition met l’accent sur la protection de l’environnement et la transition énergétique. Cette ambition sera donc menée par les Verts.  

 

Des convergences avec les ambitions françaises

 

La coalition met en avant les ambitions proeuropéennes du nouveau gouvernement allemand. Cela correspond aux ambitions d’Emmanuel Macron, qui place le projet européen au coeur de sa politique depuis le début de son mandat. De plus, le contrat de coalition insiste sur le renforcement du couple franco-allemand. En effet, le prochain gouvernement promet d’être « guidé par une partenariat franco-allemand fort. » Le contrat évoque également la nécessité d’une « souveraineté stratégique de l’Europe ». Cela entre en corrélation avec les travaux de la « boussole stratégique » menés par l’Union Européenne concernant les questions de sécurité et de défense.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0